besoin de marchandes de modes, de cordonniers, de tailleurs, de frangiers, de bijoutiers, pour se revêtir des habits funèbres ? … Je me permettrai de vous proposer une moyenne proportionnelle. L’actrice qui jouera Cornélie ne pourra désormais être en deuil d’appareil, mais elle portera un voile noir relevé et se drapera de noir. Il est à croire que la célèbre le Couvreur ne s’est permis aucune innovation en portant des habits de deuil dans le rôle de Cornélie. Il est à croire que l’actrice qui l’avait précédée jouait le rôle dans le même costume sous les yeux de Corneille[1]. »
Du reste, Mlle Clairon nous apprend qu’elle ne représenta jamais Cornélie : « Ayant à jouer ce rôle, dit-elle, j’ai fait sur lui toutes les études dont j’étais capable : aucune ne m’a réussi. La modulation que je voulais établir d’après le personnage historique n’allait point du tout avec le personnage théâtral ; autant le premier me paraissait noble, simple, touchant, autant l’autre me paraissait gigantesque, déclamatoire et froid. Je me gardai bien de penser que le public et Corneille eussent tort : ma vanité n’allait point jusque-là ; mais pour ne pas la compromettre, je me promis de me taire, et de ne jamais jouer Cornélie[2]. » Elle comprit, au contraire, et joua parfaitement dans la même pièce le rôle de Cléopatre[3].
Un jour la représentation de Pompée causa à une des spectatrices un genre d’émotion que Corneille n’avait assurément ni cherché ni prévu. Cette historiette est racontée dans une note d’une chanson du Recueil Maurepas[4], et comme cette chanson est inédite et n’a que trois couplets, nous allons la rapporter en entier.
À Bonne de Pons, femme de Michel Sublet, marquis d’Heudicourt, grand louvetier de France.
N’êtes-vous pas un astre
De la maison de Pons,