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Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 4.djvu/23

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De celle de Lanclastre,
Toulouze et d’Arragon ?
— J’en viens en droite ligne ;
Ne suis-je pas très-digne
D’en porter l’écusson
Et d’en avoir le nom ?

Farasie de Guienne,
Elisabeth de Foix.
Pouvoient bien être reines
En épousant des rois ;
Mais dès qu’on n’est point maître,
On se fait honneur d’être
Dedans notre maison
Toujours sire de Pons.

L’on pourroit sans machine,
S’il en étoit besoin,
Pousser mon origine
Encore un peu plus loin ;
Car jusqu’au grand Pompée,
Avecque ma lignée,
J’irois en vérité
Sans mon humilité.

Le quatrième vers du dernier couplet donne lieu à la note suivante : « L’auteur raille ici sur les chimères de la maison de Cossé à propos de celle de la maison de Pons, et surtout sur Marie de Cossé, veuve de Charles de la Porte, duc de la Meilleraye, pair et maréchal de France, etc., laquelle étoit plus entêtée que personne de la maison sur l’étrange chimère dont elle est infatuée. La maison de Cossé est originaire du Maine, où leur fief existe encore, qui est une grosse paroisse appelée Cossé. Ils étoient au service des ducs d’Anjou et du Maine, leurs souverains, qu’ils suivirent à la conquête du royaume de Naples. La branche aînée y périt ; et la cadette, qui étoit restée en Anjou, où ils étoient seigneurs d’une petite terre appelée Beaulieu, dans la sénéchaussée de Baugé, a fondé la branche des ducs de Brissac. Malgré tout cela, François de Cossé, second duc de Brissac, s’avisa de vouloir venir des Cossa de Naples, bien qu’ils fussent différents en armoiries ; et non content de cette chimère, il y en ajouta une autre, qui étoit de venir de