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Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 4.djvu/24

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Cocceius Nerva, empereur romain l’an 98, et enfin de Jules César. Il laissa cette fantaisie à ses enfants, dont la plus entêtée étoit la maréchale duchesse de la Meilleraye. On conte d’elle qu’un jour étant à la comédie, on y représenta la Mort de Pompée de l’illustre Pierre Corneille, et que comme elle y pleuroit amèrement, quelqu’un lui demanda pourquoi elle versoit tant de larmes ; à quoi elle répondit : « Je pense bien, c’étoit mon oncle ; » parce que Pompée étoit gendre de Jules César[1]. »

L’édition originale de la tragédie de Corneille a pour titre :

La Mort de Pompee, tragedie. A Paris, chez Antoine de Sommauille… et Augustin Courbé… M.DC.XLIV. Auec priuilege du Roy.

Elle forme un volume in-4o de 7 feuillets et 100 pages, orné d’un frontispice de Chauveau représentant le meurtre de Pompée. L’achevé d’imprimer est du 16 février ; le privilège, commun à la Mort de Pompée et au Menteur, avait été accordé le 22 janvier à Corneille, qui l’avait cédé aux deux libraires dont les noms figurent sur le titre. Cette tragédie a été imprimée sous la même date et avec la même adresse dans le format in-12.

La dédicace, adressée à Mazarin, est suivie, dans ces deux éditions de 1644, d’une pièce de vers intitulée : À Son Éminence, Remercîment, présentée trois mois auparavant par Corneille au Cardinal, pour lui rendre grâce d’un présent, dont le poëte se sentait d’autant plus touché qu’il n’avait rien eu à faire pour l’obtenir. On trouvera dans les Poésies diverses ce remercîment, et le court avis Au lecteur dont il est suivi dans l’édition in-12 seulement, avis où Corneille rappelle les circonstances qui le lui ont inspiré.


  1. Voyez sur la maréchale, et principalement sur ses prétentions nobiliaires et sur l’étalage qu’elle faisait à la comédie, où elle se plaçait devant Mme de Longueville elle-même, les Historiettes de Tallemant des Réaux, tome II, p. 220-223,225 et 226.