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Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 4.djvu/243

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CLITON.

Quoi ? même en disant vrai, vous mentiez en effet !

DORANTE.

C’étoit le seul moyen d’apaiser sa colère.
1630Que maudit soit quiconque a détrompé mon père !
Avec ce faux hymen j’aurois eu le loisir
De consulter mon cœur, et je pourrois choisir.

CLITON.

Mais sa compagne enfin n’est autre que Clarice.

DORANTE.

Je me suis donc rendu moi-même un bon office.
1635Oh ! qu’Alcippe est heureux, et que je suis confus !
Mais Alcippe, après tout, n’aura que mon refus.
N’y pensons plus, Cliton, puisque la place est prise.

CLITON.

Vous en voilà défait aussi bien que d’Orphise.

DORANTE.

Reportons à Lucrèce un esprit ébranlé,
1640Que l’autre à ses yeux même avoit presque volé.
Mais Sabine survient.


Scène V.

DORANTE, SABINE, CLITON.
DORANTE.

Mais Sabine survient.Qu’as-tu fait de ma lettre ?
En de si belles mains as-tu su la remettre ?

SABINE.

Oui, Monsieur, mais…

DORANTE.

Oui, Monsieur, mais…Quoi ? mais !

SABINE.

Oui, Monsieur, mais…Quoi ? mais !Elle a tout déchiré.