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DORANTE, à Clarice.
Les moments à mon cœur deviennent ennuyeux !
Et que je reconnois par mon expérience
Quel supplice aux amants est une heure d’absence !
CLARICE, à Lucrèce.
Il continue encor.
LUCRÈCE, à Clarice.
Mais vois ce qu’il m’écrit.
CLARICE, à Lucrèce.
Mais écoute.
LUCRÈCE, à Clarice.
Tu prends pour toi ce qu’il me dit.
CLARICE.
Éclaircissons-nous-en. Vous m’aimez donc, Dorante ?
DORANTE, à Clarice.
Hélas ! que cette amour vous est indifférente !
Depuis que vos regards m’ont mis sous votre loi…
CLARICE, à Lucrèce.
Crois-tu que le discours s’adresse encore à toi ?
LUCRÈCE, à Clarice.
Je ne sais où j’en suis.
CLARICE, à Lucrèce.
Oyons la fourbe entière.
LUCRÈCE, à Clarice.
Vu ce que nous savons, elle est un peu grossière.
CLARICE, à Lucrèce.
C’est ainsi qu’il partage entre nous son amour :
Il te flatte de nuit, et m’en conte de jour[1].
DORANTE, à Clarice.
Vous consultez ensemble ! Ah ! quoi qu’elle vous die,
Sur de meilleurs conseils disposez de ma vie :
- ↑ Var. Il t’en conte de nuit, comme il me fait de jour. (1644-56)