Nommez les assassins, et j’y cours.
Vous fait, en l’acceptant, méconnoître une mère ?
Ah ! si vous ne voulez voir finir nos destins,
Nommez d’autres vengeurs ou d’autres assassins.
Ah ! je vois trop régner son parti dans votre âme :
Prince, vous le prenez.
Et j’apporte à vos pieds le plus pur de son sang,
Que la nature enferme en ce malheureux flanc.
Satisfaites vous-même à cette voix secrète
Dont la vôtre envers nous daigne être l’interprète[1] ;
Exécutez son ordre, et hâtez-vous sur moi
De punir une reine et de venger un roi ;
Mais quitte par ma mort d’un devoir si sévère,
Écoutez-en un autre en faveur de mon frère.
De deux princes unis à soupirer pour vous
Prenez l’un pour victime et l’autre pour époux ;
Punissez un des fils des crimes de la mère,
Mais payez l’autre aussi des services du père,
Et laissez un exemple à la postérité
- ↑ Var. [Dont la vôtre envers nous daigne être l’interprète :]
Elle s’explique assez à ce cœur qui l’entend,
Et vous lui rendrez plus que son ombre n’attend (a) ;
Mais aussi, par ma mort vers elle dégagée,
Rendez heureux mon frère après l’avoir vengée.
[De deux princes unis à soupirer pour vous.] (1647-56)
(a) Et vous lui rendez plus que son ombre n’attend. (1655)