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Page:Correspondance d’Eulalie, 1785.djvu/22

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Lettre de Mademoiſelle Julie.
Ce Lundi 20 Mai 1782.


Que les hommes, ma chere amie, ont des goûts biſarres ! hier, chez la Préſidente, il m’a fallu fouetter pendant plus de deux heures un vieux Préſident, tandis qu’à genoux devant moi, il me gamahuchoit. A peine étoit-il parti, qu’il vint un Abbé dont le goût étoit auſſi ſingulier, quoique plus plaiſant. Après nous être mis nus tous deux, il m’a fallu marcher à quatre pattes par la chambre, pendant que l’Abbé me ſuivait dans la même attitude. Etant entré en rut après quelques tournées, ce nouvel Adonis ſe mit en devoir de m’enfiler en levrette, henniſſant comme un cheval qui va ſaillir ſa jument : J’allois éclater de rire, quand ſon inſtrument des plus long & d’une groſſeur énorme, qu’il pouſſoit & repouſſoit avec