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Page:Cortés - Lettres à Charles Quint, trad. Charnay, 1896.djvu/325

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Indiens d’Istapan qui les avaient rassurés en affirmant que je traitais tout le monde avec bonté. Ils ajoutèrent que mes hommes m’avaient attendu deux jours, et, voyant que je ne venais pas, avaient suivi jusqu’au village prochain qui s’appelle Petenecte ; un frère du cacique les accompagnait avec quatre grandes pirogues pleines d’Indiens pour leur prêter secours si on les attaquait, et leur avait donné des vivres et tout ce dont ils avaient besoin.

Je me réjouis fort de cette nouvelle et je félicitai les Indiens de s’être ainsi rassurés et d’être venus me trouver. Je les priai de me procurer de suite une canoa avec des Indiens, que je voulais envoyer à mes Espagnols avec une lettre, pour qu’ils vinssent aussitôt me rejoindre. Ces gens partirent sur l’heure. Le lendemain vers le soir, mes hommes arrivèrent avec les Indiens qui les avaient accompagnés et quatre autres pirogues chargées de vivres et de gens du nouveau village où ils étaient allés. Ils me racontèrent, qu’ils étaient arrivés dans un village précédent celui où je me trouvais et qui s’appelait Usumazintlan, qu’ils l’avaient trouvé détruit et abandonné ; mais que les gens d’Istapan les avaient cherchés, trouvés et ramenés ; qu’ils en avaient reçu des vivres et tout ce dont ils avaient besoin. Ils les avaient laissés, réinstallés dans leur village, étaient arrivés à Signatecpan qu’ils avaient trouvé désert et les habitants dans les lagunes ; que les gens d’Istapan les avaient rassurés comme les autres et qu’ils n’en avaient reçu que de bons offices. Ils m’avaient attendu deux jours, et ne me voyant pas, ils s’imaginèrent que j’avais poussé plus loin ; ils avaient donc poursuivi leur route avec le frère du cacique jusqu’au village de Petenecte qui se trouve à six lieues de là. Ils l’avaient trouvé désert mais non détruit et les habitants de l’autre côté de la rivière, que les Indiens d’Istapan allèrent trouver et rassurèrent, de sorte que plusieurs d’entre eux étaient venus me voir avec quatre canoas chargées de maïs, de miel et de cacao ; ils m’apportaient même quelque peu d’or.

Ils avaient, de leur côté, envoyé des courriers à trois autres villages qui se trouvent en amont de la rivière et qui se nomment Zoazaevalco, Tallenango et Teutitan, dont ils pensaient