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Page:Courant - La vie politique en Extrême-Orient, 1903.pdf/18

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LA VIE POLITIQUE EN EXTRÊME-ORIENT (1902-1903).

et Lin-ngan. La révolte du Koang-si, par sa durée et son extension, est plus grave ; ayant débuté il y a plus d’un an elle s’est étendue sur toute la province, sur une partie du Koang-tong, menaçant notre frontière et obligeant nos troupes à une surveillance constante. Le nouveau gouverneur Tshen Tchhoen-hiuen vient de faire révoquer un grand nombre de fonctionnaires malhonnêtes ou insuffisants. Le maréchal Sou (Sou Yuen-tchhoen, commandant en chef) lui-même, originaire de la région, longtemps d’accord avec les autorités indochinoises pour maintenir l’ordre sur notre frontière, vient d’être appelé à Péking et cassé ; il attend sa sentence la collaboration, non désintéressée, qu’il prêtait à la France était, de l’avis de quelques personnes informées, beaucoup moins efficace qu’on ne l’a cru longtemps.

On a signalé quelques mouvements ou transformations des sociétés secrètes (les boxeurs au Seu-tchhoan à la fin de 1902 et au début de 1903 ; société Ngan-khing au Ngan-hoei ; société Hio-hao au Chan-tong ; Ko-ti-hoei à Koei-lin, Koang-si ; Fou-yeou hoei à Han-kheou) ; il va de soi qu’a ce propos on manque de renseignements précis jusqu’au jour où des troubles éclatent, et souvent même après.

Action étrangère, postes, chemins de fer, mines. — Les postes chinoises continuent de s’organiser sous la direction active et avisée d’un Français, M. Th. Piry ; il ne faut pas oublier que ce service est une annexe des douanes impériales de Sir Robert Hart.

Sur la ligne de Péking-Han-kheou, les travaux continuent activement, de nouveaux tronçons s’ouvrent à l’exploitation. D’autre part les études de la ligne Canton-Han-kheou se font sur plusieurs points à la fois ; malgré une attaque au Hou-nan contre les ingénieurs américains qui en sont chargés, elles n’ont pas été interrompues.

Les travaux de la ligne Hanoi-Yun-nan sont poursuivis au Tonkin en même temps que les dernières études en Chine ; celles-ci, suspendues par les troubles pendant un mois et demi, ont abouti à un changement de tracé entre Lao-kai et Yun-nan fou ; la ligne actuellement prévue passerait par A-mi, en laissant Mong-Iseu à peu de distance à l’ouest et aboutirait à Yun-nan fou par l’est non par le sud ; le gouverneur général de l’Indo-Chine a reçu par une loi du 5 juillet les pouvoirs nécessaires pour approuver la modification mentionnée[1].

Le contrat pour la construction du chemin de fer de Chang-hai à Nanking a reçu au début de juillet les signatures de Cheng kong-pao (Siuen-hoai) et de la British and Chinese corporation.

  1. Bulletin du Comité de l’Asie française, 1903, p. 318.