Aller au contenu

Page:Courant - La vie politique en Extrême-Orient, 1903.pdf/20

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
841
LA VIE POLITIQUE EN EXTRÊME-ORIENT (1902-1903).

Concessions étrangères. — J’ai signalé la concession belge de Thien-tsin. La concession française de Han-kheou a obtenu un accroissement d’étendue par une convention de décembre 1902.

Un conflit de juridiction s’est élevé à Chang-hai entre la cour mixte française et la municipalité internationale au mois de mai 1902 ; malgré l’intérêt de la question, il m’est impossible de l’exposer ici[1].

Grands mandarins. — Yong-lou, Grand Secrétaire, membre du Grand Conseil, contrôleur du ministère du Cens, commandant de l’armée du Nord, etc., est mort le 11 avril. Né en 1838, il était Mantchou et parent, mais non neveu, de l’Impératrice douairière ; il avait débuté par de modestes fonctions et après une carrière assez ordinaire avait été dégradé en 1880 pour ns rentrer dans les charges publiques qu’en 1887. Sa fortune date de l’ascendant qu’il prit sur l’Impératrice lors de la guerre sino-japonaise ; vice-grand secrétaire en 1896, il fut deux ans plus tard, avant le coup d’état de septembre, nommé grand secrétaire. En 1900, il parait avoir été parmi les modérés, mais on peut douter qu’il ait « défendu » les légations. Après le retour de Si-ngan, où il avait accompagné la Cour, son influence ne fit que croître et peu avant sa mort il maria sa fille au prince de Tchhoen, frère de l’Empereur.

Le prince de Khing a remplacé Yong-lou dans plusieurs de ses charges.

Le vice-roi des Deux-Kiang, Lieou Khoen-yi, est mort dans son yamen de Nanking, le 6 octobre 1902 : on se rappelle qu’en 1900 son entente avec son collègue Tchang Tehi-tong et avec les consuls de Chang-hai maintint la paix dans toute la région du Yang-tseu. C’était, de l’avis général, un mandarin intelligent, intègre, énergique. Né au Hou-nan en 1828, il avait seulement atteint le grade de bachelier ; la rébellion des Thai-phing lui fournit l’occasion de se distinguer. Il servit sous Tseng Koo-fan, fut nommé juge provincial du Koang-tong en 1861 et, après d’autres postes, fut en 1872 vice-roi des Deux-Koang, il fut ensuite vice-roi des Deux-Kiang (1879-1882) ; après huit années de retraite, il reprit son gouvernement de Nanking et le garda jusqu’à sa mort.

On avait pensé que le vice-roi des Deux-Hou, Tchang Tchi-tong, si connu par ses entreprises industrielles et ses efforts pour l’instruction et le relèvement de la Chine, serait nommé définitivement à Nanking. Mais après un passage dans ce poste comme intérimaire, il a été appelé au printemps dernier à Péking, où diverses missions lui ont été confiées, mais où son influence est perdue au milieu des opinions contraires.

  1. North China Herald, 7 et 14 mai 1902.