Aller au contenu

Page:Courouble - La Famille Kaekebrouck,1902.djvu/106

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
92
FERDINAND MOSSELMAN

Ferdinand orna sa boutonnière d’une flirebloem aux beaux tons brûlés et poursuivit son chemin en fredonnant le lied de Siegmund et de Sieglinde !

Comme il arrivait devant la rue des Harengs, une ombrelle claire, tournoyante, attira son regard. Il s’empressa de faire un crochet, frôla le parasol, sous lequel il reconnut Mlle Verhoegen, — la fille du marchand d’agrès et de cordages de la rue de Flandre, — qui causait avec Mme Timmermans.

Un peu interdit, Mosselman salua : la jeune fille inclina la tête et, subitement, ses joues s’empourprèrent…

Ferdinand s’éloignait déjà d’une démarche guindée, car il lui semblait qu’on l’étudiait dans le dos. Mais, dès qu’il se sentit hors de vue, il reprit son attitude libre, pourfendante, et une émotion délicieuse monta dans son âme…

Il revoyait Mlle Verhoegen et s’étonnait que son image restât en lui et ne le voulût plus quitter.

Jamais la jeune fille ne lui était ainsi apparue, parée d’un tel éclat de jeunesse. Brusquement, elle avait grandi ; hier encore, il l’eût prise pour une gamine ; aujourd’hui, elle était presqu’une