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Page:Courouble - La Famille Kaekebrouck,1902.djvu/108

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FERDINAND MOSSELMAN

faits, il bondit sur l’escalier dont il escalada les marches en quelques sauts. Après s’être enfermé dans son cabinet, il monta sur une haute chaise et, la tête dans les mains, il s’abîma dans ses réflexions.

Ses paumes tendaient la peau de ses tempes et bridaient ses yeux, ce qui lui donnait un air parfaitement japonais…

Il évoqua sa vie, et la jugea froidement : il convint qu’elle ne lui avait procuré jusqu’ici qu’un plaisir assez négligeable. Il reconnut qu’il était extrêmement las de lancer des jeux de mots, conter des histoires de Marseillais, dire des chansonnettes, croquer des pains à la grecque dans les soirées bourgeoises, où sa blonde mine et surtout sa « position », en même temps que sa qualité de petit-fils unique d’une bonne vieille grand’mère, le faisaient un personnage excessivement recherché.

Mais, par-dessus tout, il enrageait d’être encore l’amant de cette impérieuse petite Mme Posenaer, qu’il n’aimait plus, qu’il n’avait jamais aimée. De fait, il l’avait conquise par vanité, satisfait de