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Page:Courouble - La Famille Kaekebrouck,1902.djvu/113

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FERDINAND MOSSELMAN

supputait l’avancement qui lui viendrait. Il ébaucha même en un éclair tout le plan d’un précis, d’un petit catalogue de quelque chose — il trouverait bien — qui lui vaudrait peut-être la promotion de sous-chef et commencerait d’affirmer son importance.

Puis, une pensée revint qu’il s’était efforcé déjà de repousser loin, car il lui était pénible de croire qu’elle pût avoir la moindre influence sur son projet caressé. Il ne pouvait en effet se dissimuler que M. Verhoegen était un fort riche commerçant, dont le magasin de cordes et d’agrès était l’un des mieux achalandés du « bas de la ville ». Sa maison, ainsi qu’en témoignaient les vieux chiffres ancrés dans le haut du pignon espagnol, avait été fondée en 1697. Elle avait passé au fils aîné de chaque génération de Verhoegen et toujours avait prospéré. Aussi, le chagrin était vif chez le cordier de ne posséder qu’une fille, et de penser que son nom, si haut porté pendant près de deux siècles, s’éteindrait juste au moment peut-être où Bruxelles port-de-mer allait décupler le chiffre d’affaires de la corderie et permettre qu’on renonçât au petit commerce de détail.

Ah, Bruxelles port-de-mer !

Mosselman se rappelait maintenant les lamen-