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Page:Courouble - La Famille Kaekebrouck,1902.djvu/114

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FERDINAND MOSSELMAN

tations du bonhomme. Tout un soir, il les avait subies vaillamment chez les Rampelbergh. Mais il s’était vengé en faisant un sublime tableau du nouveau port de la capitale, montrant les entrepôts, la traditionnelle forêt de mâts, les grosses cheminées des steamers et le grouillement de toute une population nouvelle, bariolée, pleine d’éléments orientaux, barbaresques. Tout cela à deux pas de la corderie…

— Ah ! avait soupiré M. Verhoegen ébloui, mon gendre ne sera sûr pas à plaindre !

— Oui, répétait aujourd’hui Mosselman, le mari de Mlle Thérèse ne sera « sûr » pas malheureux…

Toutefois, il est juste de le dire, son sentiment dérivait non d’un vilain appétit de lucre, mais plutôt d’une honorable, d’une noble sensualité…

Il se redressa, passa la main sur son front, s’ébroua la tête. L’image de Mlle Verhoegen reparut aussitôt devant ses yeux, chaste et troublante, et il fut pris d’une irrésistible envie de revoir la belle jeune fille.

Quatre heures sonnaient à l’horloge du couloir.

— Hé là ! dit-il, assez de solitude…

Il courut à la petite fontaine accrochée au mur et se savonna les mains avec fébrilité. Il s’élan-