Page:Courouble - La Famille Kaekebrouck,1902.djvu/115

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
101
FERDINAND MOSSELMAN

çait vers la porte, quand celle-ci s’ouvrit avec lenteur : un petit homme sanguin, houppé d’une mèche grise et portant des lunettes d’or, entra dans la chambre. C’était M. Verbist, le chef de bureau. Il sourit, voyant l’émoi du jeune homme qui se découvrait avec respect.

— Mon ami, lui dit-il, je vous rapporte le dossier de la digue de Heyst. J’en ai classé toutes les pièces avec soin. Le ministre peut nous les demander d’un moment à l’autre. Entre nous, l’État ne se montre pas très adroit en cette affaire. Il est mal conseillé. J’ai osé l’insinuer dans une petite note dont vous me direz des nouvelles demain. Après cela, qu’il fasse ce qu’il veut, je m’en lave les mains !

— Vous avez raison, appuya Mosselman en donnant à sa mobile figure une expression de profonde gravité, l’État est très mal conseillé…

Et, recevant le gros dossier dont il ne connaissait pas une seule pièce, il gravit précipitamment l’échelle et, vite, le replaça dans sa case pour qu’il n’en fût plus question. Mais M. Verbist, le nez en l’air, suivait le jeune homme d’un regard paternel. Comme Ferdinand s’apprêtait à redescendre, il l’interpella tout à coup :

— Ah ! avant que je l’oublie ! Mon cher subor-