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Page:Courouble - La Famille Kaekebrouck,1902.djvu/120

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FERDINAND MOSSELMAN

méthodique des bourgeois disparus, quand une porte de la serre s’ouvrit et parut une belle demoiselle.

Le jeune homme tressaillit. Il dut se retenir à la grande bascule : ses jambes flageolaient, un émoi indicible oppressait sa poitrine…

Et il murmura comme au théâtre :

— Elle, elle !

Mlle Verhoegen jeta un rapide coup d’œil à travers la cloison vitrée, puis, sans apercevoir Ferdinand qui continuait à défaillir dans la pénombre propice, elle s’assit devant le pupitre, ouvrit le grand livre.

Elle prit une plume d’oie qu’elle plongea dans la vasque d’un antique encrier à siphon et se mit à écrire, consultant de temps à autre un carnet de notes.

Elle portait un joli corsage mauve, orné d’une collerette de dentelle, ce qui lui avenait beaucoup en dégageant son beau col dont la ferme ligne venait se perdre dans les frisons légers de la nuque et les magnifiques cheveux noirs relevés en proue. Sa figure, tout éclairée d’un regard vif et gai, resplendissait de jeunesse.