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Page:Courouble - La Famille Kaekebrouck,1902.djvu/121

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FERDINAND MOSSELMAN

Mosselman ne se lassait d’admirer les oreilles, le nez, la bouche pourprée, d’un dessin irréprochable, et les yeux noirs frangés de longs cils.

Mais les mains potelées et les avant-bras qui jaillissaient nus, exquisement roses et duvetés, des grosses manches bouffantes, le plongèrent dans un enivrement décisif.

Devant lui, surgissait l’amante idéale et telle qu’il avait toujours inventé, rêvé la femme, dans ses chimères. Une grande confusion lui vint encore de n’avoir pas deviné une métamorphose si belle. Cette fois, il sentait que son amour ne serait pas un passager désir. Son inconstance jetait l’encre. Il aimait, et il était près de tendre les bras, comme Faust ébloui à l’apparition d’Hélène, quand le vieux Jérôme s’écria gaiement :

— Eh bien, monsieur Mosselman, ce sera quand vous voudrez, il n’y a plus personne…

Il devint écarlate. Mais, tout de suite, il se ressaisit.

— Dites-moi donc, Jérôme, fit-il d’un ton