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FERDINAND MOSSELMAN

Une émotion sincère vibrait dans ses paroles ; il souleva sa main droite ruisselante et saisit les mains de la jeune fille.

— Oh, je vous en prie, Mademoiselle Thérèse, ne me désespérez pas. Répondez-moi, répondez-moi…

Alors, elle releva lentement sa tête pâle et charmante et murmura, les yeux brillants de larmes :

— Mais moi aussi je vous aime, monsieur Ferdinand ! Oh, depuis si longtemps, depuis que j’étais toute petite, et vous ne l’avez pas deviné…

Il la contemplait éperdu de joie ; sous la compression de ses désirs, il ne pouvait plus articuler un mot…

Alors, il prit doucement la tête de la jeune fille, et l’attirant par-dessus le comptoir, il la baisa longuement sur le front…

Quand ils revinrent à eux, Jérôme les regardait sévèrement, les bras croisés sur sa poitrine, la tête enfoncée dans les épaules, comme un Napoléon.

— Monsieur, dit-il enfin à Mosselman d’un accent mélodramatique, vous venez de commet-