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FERDINAND MOSSELMAN

pas gronder Joseph, c’est moi seul qui suis le coupable. Je ne voulais pas venir…

— Et pourquoi donc !

— Mais on dérange… et puis… enfin Joseph a tant insisté que je me suis laissé entraîner.

— Ça n’est pas malheureux ! répondit Adolphine. Vous savez bien qu’ici, vous ne devez pas vous gêner. C’est la maison du bon Dieu. Voyez, votre couvert est là. Allons, mettez-vous…

Il s’assit, sans se faire prier davantage, entre l’accueillante Mme Timmermans et Pauline Platbrood qui, très gênée, rougissante, ramenait vivement les coudes au corps, tentait de se recroqueviller et se proposait, dans sa ferme timidité, de rester bien coite, tout à fait insignifiante.

Après un gracieux salut à ses voisines, Ferdinand déplia sa serviette et l’étendit sur ses genoux avec élégance.

— Oh, très peu de potage, Madame ! fit-il dans un sursaut, arrêtant du geste Adolphine qui replongeait vigoureusement la louche dans la soupière…

Il commença de manger avec lenteur, tandis que Mme Kaekebroeck s’informait de la santé de sa bonne-maman.

Tous l’examinaient à la dérobée et restaient