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FERDINAND MOSSELMAN

Cependant Adolphine, toute contrite, se levait pour obéir ; on l’obligea à se rasseoir.

— Allons, allons, c’est une plaisanterie !

— Och, dit-elle prête à pleurer, Joseph réclame tout le temps…

— Vous verrez, repartit celui-ci en adressant un clin d’œil au taciturne Mosselman, comme ce sera amusant tout à l’heure ! D’abord, moi je trouve que ça n’est pas appétissant. L’enfant est une petite bête très sale qui dégage un tas d’odeurs écœurantes, bizarres…

— Tais-toi, dit sa mère avec une grosse voix, et toi, est-ce que tu sentais si bon à trois mois !

— Il y a quelqu’un, continua Joseph sans s’émouvoir, qui a dit qu’un berceau n’était poétique que lorsque l’enfant n’y était plus, car pendant qu’il y est, c’est un abominable cloaque !

— C’est peut-être un peu excessif, objecta Ferdinand avec douceur.

— Non, non, celui-là était rudement dans le vrai !

— Celui-là, s’écria M. Kaekebroeck, ça devait être un fameux Jeanfoutre !

— C’était Barbey d’Aurevilly, répondit Joseph tout étonné de jeter un tel nom par-dessus une telle table.