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Page:Courouble - La Famille Kaekebrouck,1902.djvu/143

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FERDINAND MOSSELMAN

— Voilà, maugréa Joseph, est-ce que c’est agréable de dîner au milieu de toutes ces « courreries » !

— Oui, mais tu sais, tu es encore un drôle de pistolet ! dit M. Kaekebroeck. Que diable, quand on a un fils, il faut en subir les conséquences, ou bien on ne se marie pas !

— Moi, repartit M. Rampelbergh, en ne perdant pas un coup de fourchette, ça ne me gêne pas, vous savez. Pendant quarante ans, j’ai été dérangé tous les jours plus de vingt fois, quand j’étais en train de dîner, et souvent c’était pour une cens… Les affaires sont les affaires. Ça n’empêche que j’ai cédé ma droguerie à un bon prix…

— J’entends que mon fils ne dérange personne, à commencer par moi, déclara Joseph avec humeur. Toutes ces femmes sont extraordinaires ! On dirait vraiment qu’il n’y a que leur enfant dans l’univers. Leur moutard, c’est une exception ! Elles l’imposent à tout le monde. Eh bien, moi, je sais qu’il y a des tas d’enfants sur la terre, des millions et des millions qui sont tous aussi gentils, plus gentils même, mais aussi embêtants que le mien !

Il vida un grand verre de bière.