Page:Courouble - La Famille Kaekebrouck,1902.djvu/144

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
130
FERDINAND MOSSELMAN

— Ça ne serait encore rien, mais c’est que tout refroidit !

— Chut ! fit Mme Timmermans en passant sa tête dans l’entre-bâillement de la porte. Il dort…

Elle ouvrit les deux battants et toutes les dames s’avancèrent silencieusement dans la salle à manger. Avec mille précautions, Adolphine reposa le petit Albert dans son berceau.

— Ce n’est pas malheureux, soupira Joseph. Maintenant dépêchez-vous, nous avons fini nous autres !

— Oh, je n’ai plus faim, répondit Adolphine avec amertume.

— Tu vois, remarqua son mari d’une voix radoucie, comme c’est amusant de dîner avec un enfant. Tout le monde est embêté. On n’est pas une minute tranquille. On n’a plus d’appétit. Allons mange, voyons, mange, quand ce ne serait que pour me faire plaisir…

— Oui, faites cela, chère madame, appuya Mosselman, autant par sincère amabilité que pour sortir un peu de son mutisme.

— Enfin, c’est tout de même drôle, répliqua Adolphine, Alberke ne fait jamais ça ! Il est toujours si sage, pendant que nous dînons !