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FERDINAND MOSSELMAN

— Une nourrice, affirmaient M. et Mme Kaekebroeck, c’était excessivement dangereux ; elle pouvait communiquer des maladies à l’enfant, sans compter qu’elle s’attachait trop à son nourrisson et qu’elle le dérobait pour ainsi dire à l’affection de sa mère… Et les exigences ! Mademoiselle se faisait dorloter comme une princesse. On n’était plus maître chez soi…

— Et le biberon donc, répliquait Joseph, renforcé de sa femme et de Mme Timmermans, est-ce qu’on était sûr d’avoir toujours le lait de la même vache ? Et puis, le lait était trop fort, tantôt il était trop faible, il provoquait des inflammations d’estomac, des irritations de peau. Et c’étaient des chipots, des embarras !

— Dans le temps, fit M. Rampelbergh avec le désir de tout concilier, je vendais beaucoup de farine lactée. Ça, je pense que c’était très bon.

On le conspua. Ce n’était pas la question. La farine lactée, oui, très bien, quand l’enfant était sur le point d’être sevré !

L’entente ne se faisait pas. Tout le monde parlait à la fois, quand Albert se réveilla et, d’un gémissement impérieux, obtint le silence.

Adolphine jeta un regard craintif sur son mari qui déjà fronçait le sourcil.