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Page:Courouble - La Famille Kaekebrouck,1902.djvu/152

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FERDINAND MOSSELMAN

fait dans tout ça ? interrogea Adolphine avec sollicitude.

— Oh, la bonne vieille ne sait rien. Elle aurait trop de peine en apprenant mon chagrin. Ah ! c’est surtout cela qui est pénible : dissimuler devant elle. Au dîner, par exemple, j’accomplis des prodiges de prestidigitation pour ne pas avaler tout ce qu’elle pousse dans mon assiette. Elle continue à croire que je me bourre et que je suis très heureux !

— Pauvre femme, dit Adolphine avec compassion.

Ils causaient librement près du piano, sans que personne troublât leurs confidences. Joseph avait mis tout le monde au fait et entretenait avec son père et M. Rampelbergh une turbulence favorable de l’autre côté du salon. Toutefois, les dames, très troublées par la révélation du cas sentimental du beau Ferdinand, épiaient les aiguilles de la pendule dorée, et attendaient avec émotion le coup de huit heures qui ferait imminente la visite de M. et Mlle Verhoegen.

— Allons, supplia Adolphine, en voyant s’humecter les yeux du jeune homme, je vous dis, moi, qu’il ne faut pas désespérer. J’ai été rue de Flandre cet après-midi…