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Page:Courouble - La Famille Kaekebrouck,1902.djvu/153

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FERDINAND MOSSELMAN

— Non, tenez, il vaut mieux que je m’en aille, je souffre trop ! gémit Mosselman.

Elle se fâcha.

— Ah ça, vous ne pensez qu’à vous ! Et Thérèse, est-ce que vous croyez par hasard qu’elle ne souffre pas ! La pauvre petite a sangloté tantôt dans mes bras pendant une heure ! Je vous jure, elle n’épousera pas Cappellemans, elle entrera plutôt chez les Sœurs…

Elle conta sa visite en détail. Thérèse était si changée depuis huit jours, « on ne savait pas le croire ! » Pourtant, M. Verhoegen ne s’apercevait de rien. Seul, le bon Jérôme, très affligé, s’efforçait de consoler la chère enfant et cherchait avec elle le moyen d’éloigner Cappellemans. Fort heureusement, ce dernier, gaillard d’ailleurs très actif, passait en ce moment toutes ses journées à Anvers, où il préparait pour la prochaine exposition universelle la grande installation des lavatories brevetés de son père. Car M. Cappellemans était réellement l’inventeur de ces nouveaux récipients à bec, qui avaient la forme d’un cœur, on ne savait pas pourquoi par exemple…

Alors, Ferdinand sourit imperceptiblement et, pour une seconde, l’ironie de sa nature affleura son immense tristesse.