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Page:Courouble - La Famille Kaekebrouck,1902.djvu/156

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FERDINAND MOSSELMAN

Sa cervelle cessa de penser et il entendait dans sa tête le bruit ronflant d’une foule de petites mécaniques qui tournaient comme les folles ailettes des boîtes à musique…

Cependant on menait grand tapage dans le vestibule où retentissaient des exclamations, des rires et des baisers sonores comme des giffles. On poussa la porte et M. Verhoegen, un petit homme court et trapu, tête sanguine couverte de cheveux drus et ras, s’avança dans la pièce avec solennité. Sa fille le suivait, très pâle ; un iris bleuâtre cernait ses beaux yeux.

Alors Ferdinand Mosselman se leva d’un brusque élan. Il venait de se ressaisir, car il était de ces êtres défaillants dans l’attente de l’émotion, mais tout à coup braves et résolus au moment décisif.

Il s’inclina devant le cordier, tandis que Thérèse, bouleversée par l’apparition inattendue du jeune homme, s’appuyait chancelante sur le bras d’Adolphine.

Tout le monde était entré. Les dames, anxieuses, s’étaient groupées dans le fond de la salle et chuchotaient au milieu du sifflement de leurs robes de soie : quant aux hommes, ils s’efforçaient de composer une figure sérieuse, sillonnée de clins d’œil expressifs.