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Page:Courouble - La Famille Kaekebrouck,1902.djvu/161

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FERDINAND MOSSELMAN

bait des nues, le grand bal à l’occasion du mariage de la princesse Joséphine avec le prince Charles de Hohenzollern. Joseph doit danser dans le quadrille royal. Vous venez, j’espère ?

Il répondit avec brusquerie :

— Ah non, par exemple !

Mais, d’un signe, la jeune femme montra son amie qui semblait s’évanouir dans le fauteuil.

— Écoutez, reprit-elle en s’asseyant à côté de Thérèse dont elle pressa tendrement les mains, vous êtes des enfants tous les deux. Est-ce que vous avez peur maintenant de Cappellemans ? Et puis, qui sait s’il viendra seulement, il est trop occupé avec ses installations d’aisance !

Le jeune homme tressaillit. Ces paroles libres, sans fard, jetées au milieu des fines tortures de son âme poétique, calmaient son effervescence sentimentale et le reposaient brutalement dans une atmosphère de vie normale et pratique. Toutefois, légèrement vexé, il ne put se retenir de lancer à la jeune femme :

— Ah ! on voit bien que ça a été tout seul, quand vous avez aimé Joseph !

— Eh bien oui, ça a été tout seul, répliqua Adolphine impatientée, parce que Joseph n’a pas fait comme vous le « flauw Jef » !