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Page:Courouble - La Famille Kaekebrouck,1902.djvu/163

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FERDINAND MOSSELMAN

— Jamais de la vie, s’écria M. Verhoegen, stout, scotch, munich, tout ça ne vaut pas nos bières du pays !

— Alors, nous avons de la gueuze que nous faisons chercher chez Bontemps au Duc de Brabant.

— À la bonne heure, ça je prendrai !

On apporta des bouteilles bien ficelées et de grands verres où bientôt la bière pétilla.

M. Verhoegen huma le parfum de son broc et, avec un regard de coin, il dit :

Fijn, zelle ! Dommage que Jérôme ne soit pas encore ici. À votre santé !

Il but d’un trait.

— Et maintenant, mes amis, ajouta-t-il en essuyant ses petites moustaches coupées en brosse de chiendent, je ne vous ai pas encore annoncé la grande nouvelle…

Il regarda sa fille : tout le monde comprenait et restait atterré. Sûrement, il allait annoncer les fiançailles de Thérèse avec le fils Cappellemans…

Dans ce cas affreux, la jeune fille adressa un suprême appel à Ferdinand Mosselman, qui demeurait cloué sur le tabouret du piano, sans geste, sans voix, dans l’impassibilité de la statuaire…