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Page:Courouble - La Famille Kaekebrouck,1902.djvu/164

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FERDINAND MOSSELMAN

— Oui, mes chers amis, continua M. Verhoegen…

Il s’arrêta, déjà une émotion le gagnait…

Ferdinand se dressa tout à coup.

— Je sais la nouvelle, s’écria-t-il, mon chef de bureau me l’a apprise ce matin au ministère. Tout est encore secret. Le gouvernement accorde le subside réclamé par la ville. Il n’y a plus que de petites questions de détail à résoudre, les péages… Voici d’ailleurs les bases principales de cet accord inespéré…

Il s’était avancé jusqu’au milieu du salon, en face de M. Verhoegen, dont la figure, tandis que le jeune homme s’emballait dans un récit vertigineux, où des mots techniques tombaient drus comme grêle, exprimait une stupéfaction et une joie de plus en plus intenses.

— Pas possible, pas possible, coupait-il par instants, ainsi Bruxelles port-de-mer…

Les mains posées sur la table, Ferdinand « causait » comme un avocat. On était suspendu à ses lèvres. Parfois, fébrilement, il dépliait des pièces imaginaires, les frappait du dos des doigts. Puis, il traçait des lignes sur la nappe à thé, établissait des plans, peignait des épures, montrait les ponts, les écluses, désignait les emprises. — Il se renver-