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Page:Courouble - La Famille Kaekebrouck,1902.djvu/165

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FERDINAND MOSSELMAN

sait devant l’objection qu’il avait fait surgir, puis, fonçant dessus, il la réduisait à néant.

— Mais, hasarda M. Verhoegen, profitant d’une pause où l’orateur ravalait un peu de salive, que faites-vous de…

— Ah oui, le rachat ! s’écria le jeune homme avec impétuosité, écoutez !

Il repartit à fond de train, exposa toutes les combinaisons qui pouvaient donner satisfaction aux intérêts des parties en cause et amener l’entente définitive. Quand il eut parlé encore pendant un quart d’heure, le canal était fait, parachevé, et les navires entraient dans le port !

Alors seulement, il modéra son débit, prit un ris dans les voiles de son moulin, car il allait décrire la splendeur et les richesses sans pareilles de la nouvelle métropole commerciale.

Au fond de la pièce, Adolphine et Joseph étouffaient de rire. Mosselman faillit en perdre son sérieux. Mais, puisant du sang-froid dans les candides yeux de son amie émerveillée de sa faconde, il commença de dérouler devant tous le sublime tableau de la cité maritime née comme par enchantement, au milieu des terres brabançonnes.

Il dit le nombre et la grandeur des bassins, la