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Page:Courouble - La Famille Kaekebrouck,1902.djvu/17

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vii
PRÉFACE

nuits de mai, on entend chanter — multiples rossignols ! — la bière en sa fermentation ; puis autour des tables de ces cabarets où chaque « société » de tir à l’arbalète, de jeu de quilles, de « vogelpik », de colombophiles ou de chasseurs à « prinkères » pend sa boite jaune ou verte, près du râtelier à pipes de Gouda, le peuple brabançon trouve, en des breuvages sains, sa placide joie, sa joviale santé, sa force. Le faro et le lambic, boissons lourdes, lui apprennent à ne s’emballer comme les licheurs d’absinthe et les amateurs de vins. Ces bières ont du bon sens, et si parfois, aux heures d’orgie, elles parviennent à faire tituber, généralement elles procurent à leurs fervents l’équilibre moral et la sagesse.

Et vraiment, Courouble, tu deviens le peintre de la bourgeoisie de ces quartiers pittoresques. Tu nous en dis le côté bonhomme, les façons surannées, les mœurs un peu triviales. Tu décris le jour de l’an, où toujours un oncle, ou même une tante, a sa petite « loque » pour avoir bu trop de vin de Madère ; les matins de première communion, avec les « och, erme ! » pleuvant sur les petits héros, qui, pour ne pas abîmer leurs nouvelles tenues, marchent raides comme les conscrits qu’on dresse à la caserne du Petit-Château. D’un ban-