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Page:Courouble - La Famille Kaekebrouck,1902.djvu/171

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FERDINAND MOSSELMAN

de l’honnête homme, qui ne voudrait pas tout de suite se dédire et retirer sans motif la parole si légèrement donnée à Cappellemans.

Il songeait : « Pourquoi ne quitterais-je pas le ministère ? La haine de mon chef de bureau, dont je n’épouserai pas la grosse fille, m’y prépare des embûches redoutables. Si je me plongeais résolument dans l’étude des cordes ! »

Il longeait la maison des Miroitiers quand une clarté soudaine éblouit son regard : c’était, assis sur son pliant, Van Helmont, douché de lune. Dans l’extrême sensivité de son âme et la puérilité de son esprit qui, en ce moment, lui faisaient donner un sens à ses moindres impressions, cette lumière lui parut un présage heureux et comme un prestige de son idée.

— Oui, je m’en irai, dit-il, je ne veux plus de maîtres…

Un avenir charmant s’ouvrait à ses espérances. Il voyait la jolie maison de la rue de Flandre, le magasin odorant, la petite serre où sa femme, douce et laborieuse, écrivait dans le grand cahier aux coins de cuivre. Parfois, apparaissait une vieille femme, un peu courbée, mais encore alerte, et c’était sa bien aimée bonne-maman qui venait arroser les géraniums, puis s’asseyait et se