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Page:Courouble - La Famille Kaekebrouck,1902.djvu/172

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FERDINAND MOSSELMAN

mettait à tricoter en regardant avec tendresse sa brave petite-fille… Un intérieur de Pieter de Hooghe…

Il s’attarda un instant à écouter le joyeux clapot de la fontaine, puis il continua sa lente errance, goûtant le charme de la grande place solennelle, où le pas d’un agent de police ou de quelque faubourien attardé claquait dans la sonore tranquillité de la nuit.

Il percevait la voix affaiblie, plaintive de lointaines locomotives, et, à tout instant, l’écho renvoyait le bruit sec et ricoché des wagons de l’Allée-Verte choquant leurs butoirs.

Des horloges sonnaient minuit derrière les volets des maisons. Parfois, un bruyant fiacre débouchait de la rue de Jéricho, tournait et s’arrêtait brusquement sous le feu vert du commissariat. C’étaient des « gardes de ville » qui apportaient un ivrogne. Le cocher sautait à bas du siège, aidait ses clients à conduire l’homme dans le bureau.

Déjà, surgis on ne sait d’où, des curieux entouraient la voiture et commentaient l’arrestation…

Cependant, l’ivrogne, porté sous les bras, revenait, la tête enfoncée dans les épaules, balançant des jambes de marionnettes entre ses