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Page:Courouble - La Famille Kaekebrouck,1902.djvu/179

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FERDINAND MOSSELMAN

Dans les entre-colonnes et les bas-côtés, les éventails battaient sans relâche sur les poitrines des mères, et l’on voyait de grosses dames cramoisies ouvrir par moment une grande bouche, comme ces poissons expirants sur des étals et buvant l’humidité de l’air.

Mme Kaekebroeck et ses amies, Mmes Timmermans et Rampelbergh, assises au fond de la galerie de droite, juste en face de l’estrade royale, mais juste en face d’une épaisse colonne, échangeaient des propos amers. Pourtant, elles étaient arrivées de bonne heure et tenaient presque la tête de cette foule énorme qui s’écrasait dans le vestibule, et dont la poussée formidable faisait bomber la porte matelassée ouvrant sur le grand escalier. Et puis, quand, après une galopade sauvage, elles avaient bondi dans la salle, quelle n’avait pas été leur stupeur de voir toutes les bonnes places occupées par les femmes, les familles, les amis et connaissances des administrateurs et des membres influents !

— Non, déclarait Mme Rampelbergh avec colère, ça, on ne devrait pas permettre, c’est une injustice. Je l’avais dit à mon mari de nous faire entrer avant tout le monde par la rue de l’Empereur ou la rue de l’Hôpital. Mais non, c’était impossible,