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FERDINAND MOSSELMAN

il devait aller chez les Van Poppel  ! Vous verrez qu’il ne viendra pas seulement me rechercher  !

Mme Timmermans, elle, ne récriminait plus et tendait alternativement son long cou à droite et à gauche.

– Oeïe, dit-elle enfin découragée, avec cette colonne on ne sait qu’à même rien voir. C’est bon pour une fois, savez-vous  !

– La salle est vraiment défectueuse, opina la vieille Mme Kaekebroeck en élevant sa voix fransquillonnante. Je vous demande à quoi servent ces grandes colonnes, si ce n’est à boucher la vue et à vous donner des torticolis… Enfin, reprit-elle avec philosophie, nous pouvons encore être contentes d’être ici. Voyez un peu là-bas quelle bousculade  !

Des flots de gens continuaient d’entrer sans interruption, qui prenaient aussitôt une posture de boxe en s’engageant dans les remous de la foule de curieux massés devant les salons de conversation où devait apparaître le cortège royal. Dans cette mêlée, les robes à traîne subissaient d’irréparables accrocs.

Cependant, le chef d’orchestre, nerveux, désorienté par le retard des augustes invités, cessa tout à coup d’hésiter. Brusquement, il se re-