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Page:Courouble - La Famille Kaekebrouck,1902.djvu/183

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FERDINAND MOSSELMAN

Mlle Verhoegen et Joseph Kaekebroeck, son cavalier, avaient été visiter le salon de repos tout illuminé de poires électriques multicolores. À grand’peine, ils avaient franchi l’épaisse muraille d’habits noirs et rentraient dans la fournaise.

La jeune fille avait revêtu une jolie robe de mousseline blanche ceinturée d’un large ruban mauve dont les pattes voltigeaient mollement derrière elle. Elle était simple, belle à ravir et Joseph la menait avec orgueil.

Mais Mme Timmermans ne la voyait pas, elle avait beau ajuster ses jumelles, elle ne rencontrait que les cannelures de l’odieuse colonne. Aussi, M. Rampelbergh fut-il de nouveau honni avec vigueur.

La température avait encore augmenté de quelques degrés et les éventails ne remuaient plus qu’un air embrasé de sirocco.

Les tristes spectateurs des galeries tombaient dans un grand affaissement et perdaient même toute impatience, quand soudain, au bout de la salle, un tumulte éclata qui produisit un sursaut et ranima les courages.

Aussitôt, l’orchestre attaqua la Brabançonne.

Enfin, la famille royale était là. Lente et grave, elle se portait, sous l’escorte du président et des