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Page:Courouble - La Famille Kaekebrouck,1902.djvu/190

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FERDINAND MOSSELMAN

Ferdinand regarda son ami : tout son cœur attendri et reconnaissant s’élançait vers ce garçon charmant dont l’ingénieuse bonté venait de conquérir son bonheur ; mais, honteux d’être surpris en posture sentimentale, il voulut rallier encore :

— Ma foi, répondit-il avec désinvolture, je fais des réflexions très spirituelles… et que m’envieraient certains journalistes. Je pense à notre premier ministre. As-tu remarqué comme il a bien dansé le Pantalon ? C’est apparemment la seule figure du quadrille qu’il approuve sans réserve…

Il s’interrompit, incapable d’une plus longue feinte.

— Eh bien, interrogea-t-il, d’une voix tremblante, que t’a dit le père Verhoegen ? Ah ! réponds-moi franchement, sans détour…

Sa figure s’altérait et, soudain, l’émotion emportant les digues de son cœur, des larmes mouillèrent ses yeux.

— Parbleu, s’écria Joseph d’un accent de triomphe, mais il te les donne, sa fille et sa corderie !

Ferdinand défaillait ; son ami dut le porter jusqu’au buffet.