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LA VENGEANCE DE Mme POSENAER

mier baiser sous la charmille, dans le parfum citronné des seringas ! Et soudain, toute frémissante au souvenir des caresses complètes :

— Non, non, s’écriait-elle, c’est impossible, il doit m’aimer encore !

Car elle pensait que cette brusque passion pour la fille du cordier n’était bien sûr qu’un feu de paille dont les cendres allaient tantôt s’envoler, comme la poussière dans le vent.

Eh bien non, elle se trompait, la jolie Mme Posenaer : c’était fini, Ferdinand Mosselman ne l’aimerait jamais plus.

Parmi les mille et trois qui avaient fait fleurir ses bountjes sensuelles, il n’en savait aucune dont il se fût dépris aussi vite que de cette coquette « fransquillonnante » qui posait à l’intellectuelle, bien qu’elle dévorât en cachette des liasses de romans-feuilletons. Mais ce qui l’avait promptement détaché d’elle et conduit à la rupture, c’était cette infatuation de soi-même qu’elle dissimulait sous un air innocent, cette très ferme conviction qu’elle incarnait un être rare, d’attirance suprême, et que tout le monde, les petits