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Page:Courouble - La Famille Kaekebrouck,1902.djvu/201

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LA VENGEANCE DE Mme POSENAER

aussi bien que les grands, se relayaient pour la contempler.

Il fallait l’entendre, contant avec une feinte candeur, une sorte de frais et naïf étonnement d’âme, ses succès quotidiens, tous ces hommages discrets et délicats que provoquait sa charmante personne…

Elle ne pouvait sortir sans que d’effrontés suiveurs s’attachassent à ses pas.

Dans les tramways, vieux et jeunes messieurs se disputaient à l’envi l’honneur de lui céder leur place, au point qu’elle en était « gênée » pour les autres dames qui demeuraient sur la plate-forme…

Monsieur X… trouvait qu’elle s’habillait avec tant de goût : oh c’était un si grand moqueur !

Au spectacle les lorgnettes « savaient la fixer », n’est-ce pas !

Au bal, elle ne pouvait cependant pas danser avec tout le monde !

Cet après-midi, le petit garçon d’une de ses amies lui avait offert une rose en disant : « Tiens, elle te ressemble… » Je vous demande un peu !

Ferdinand opposait à ces historiettes un mutisme glacial. Le verbiage de cette fausse ingénue lui devenait chaque jour plus intolérable.