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Page:Courouble - La Famille Kaekebrouck,1902.djvu/205

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LA VENGEANCE DE Mme POSENAER

Tout de suite, Mme Posenaer l’avait soumis à ses fantaisies. Elle ne le détestait pas au fond, mais elle en usait presque avec son mari comme fait une belle petite d’un protecteur inamovible. Pourtant, elle se gardait de le contrarier jamais. Elle était reconnaissante après tout de l’opulence qu’il lui avait donnée. Aussi, prenait-elle grand soin de sa maison qu’elle avait transformée au profit du style moderne. Avec cela, habile à flatter ses innocentes manies de parvenu, à lui montrer sans cesse l’envie sympathique qu’il excitait chez tous ses amis, à laisser sous-entendre que son bonheur était une preuve de supériorité.

Il ne lui refusait rien  ; en retour, il demandait peu, satisfait des très menus suffrages qu’elle dispensait avec mesure. On pense comme elle lui savait bon gré d’une continence naturelle qui ne la rendait que plus frémissante entre les bras de Ferdinand Mosselman  !

En somme, ils s’entendaient bien  : c’était un ménage paisible.


Cependant, le bonhomme, envahi par une torpeur que la mollesse de son siège augmentait graduellement et menait sur la pente du sommeil, avait fermé les yeux. Et Mme Posenaer, les sour-