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Page:Courouble - La Famille Kaekebrouck,1902.djvu/213

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LA VENGEANCE DE Mme POSENAER

que le voisinage immédiat de nombreuses familles les embarrassât le moins du monde et les amenât un seul moment au ton adouci de la confidence. Adolphine, de sa voix forte, impétueuse, qui dominait presque toutes les conversations ambiantes, donnait d’intarissables détails sur l’intelligence précoce du petit Albert, oubliant un peu, et même tout à fait, que sa jeune tante Van Poppel avait une fillette de trois ans dont il eût été convenable de proclamer, en passant, la grosseur et les dispositions étonnantes.

Mais Mme Van Poppel, créature effacée, à la figure fade et douce, ne sentait aucun dépit. Elle souriait au contraire de toute la sincérité de son bon cœur aux contes merveilleux de sa belle nièce qui ne s’arrêtait guère, sans cesse émoustillée d’ailleurs par les exclamations câlines, les « mais, mais, voyez un peu ça ! », les « pas possible ! » de l’habile Mme Posenaer.

Les hommes, eux, parlaient à voix plus contenue, occupés pour l’heure à supputer le nombre de personnes qui s’étaient rendues au jardin zoologique.

— On est bien deux mille, certifiait M. Verhoegen.

— Plus que ça ! assurait M. Posenaer. Allez