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Page:Courouble - La Famille Kaekebrouck,1902.djvu/214

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LA VENGEANCE DE Mme POSENAER

seulement un peu voir le monde qui se promène là-bas sur la pelouse du feu d’artifice. Pour sûr qu’on est bien quatre mille.

C’était aussi l’avis de Joseph et de son oncle Van Poppel. Quant à M. Rampelbergh, esprit excessif et paradoxal, il opinait pour dix mille.

Comme on se récriait devant l’absurdité d’un tel chiffre :

— Est-ce qu’on veut une fois compter ? dit-il en se levant, car aussi bien un cliquetis de verres, qui venait de la buvette, desséchait son gosier depuis une grande heure.

Aussitôt, MM. Verhoegen et Posenaer, pas fâchés de se dégourdir un peu, avouaient-ils, s’en furent avec le droguiste, non sans avoir recommandé à la société de défendre leurs chaises contre les entreprises des rôdeurs.

— Dépêchez-vous seulement, insista Joseph, le repos est presque terminé, voilà les Guides qui reviennent…

En effet, dans le joli kiosque japonais, aux montants tout enguirlandés de capucines fleuries et de vigne folle, un musicien avait déjà repris sa place. C’était le timbalier.

Celui-ci, autant par humeur facétieuse que pour ne point déroger à une coutume ancienne,