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Page:Courouble - La Famille Kaekebrouck,1902.djvu/215

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LA VENGEANCE DE Mme POSENAER

aussi vieille peut-être que la première grosse caisse, commença de préluder doucement sur la peau d’âne, imitant ainsi le roulement lointain de l’orage comme dans la pastorale de la Symphonie fantastique.

L’effet fut instantané : mille têtes se renversèrent, interrogeant le ciel avec inquiétude. Mais sur le sombre azur ruisselait la voie lactée et, dans l’extrême pureté de l’air, les étoiles brillaient d’un éclat incisif, dardant vers la terre leurs pointes rétractiles.

Nulle brise ; au-dessus du rayonnement des girandoles et des cordons de gaz, le feuillage immobile des grands arbres montait dans l’ombre et se profilait en masses arrondies sur la voûte stellaire.

Le quinconce présentait un spectacle plein d’animation et de variété. Dans le premier chemin concentrique bordant le kiosque, tournaient en se tenant par la main de blanches fillettes et même des bébés, un grand nœud plaqué dans le dos. Puis, sous les petits ormes, c’était le cercle houleux et bruyant des familles auprès desquelles, après des zigs-zags que l’extrême rapprochement des chaises faisait compliqués, s’en revenaient toucher barre des garçonnets et des