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Page:Courouble - La Famille Kaekebrouck,1902.djvu/217

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LA VENGEANCE DE Mme POSENAER

timide Van Poppel et surtout Joseph qui demeurait tout pensif en se rappelant sa jeunesse solitaire vouée au culte de tous les arts…

Les dames, à l’exception de Mme Van Poppel toujours réservée et placide, continuaient de s’entretenir avec volubilité. Le chapitre qu’elles venaient d’aborder et qui n’était autre que celui de la toilette, justifiait d’ailleurs leur parlottage éperdu.

D’abord, elles avaient émis sur leurs robes respectives des opinions flatteuses, louant le corsage de l’une, les crevés et la pièce plate de l’autre, décernant en toute justice un éloge à leurs diverses couturières, mais en convenant il est vrai — et c’était Mme Posenaer qui parlait ainsi — que ces dernières « l’avaient facile » avec des personnes comme elles qui n’étaient pas précisément contrefaites.

Une telle louange péchait peut-être par trop de généralité. Certes, Adolphine était une « belle personne » et Mme Posenaer, très mignonne, mince sans maigreur, formait avec elle un contraste qui les faisait valoir toutes deux. Mais Mme Rampelbergh, une grosse femme à la taille courte, à la gorge adipeuse, remontée jusqu’à son double menton, et Mme Théodore Van Poppel