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Page:Courouble - La Famille Kaekebrouck,1902.djvu/218

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très fluette, très « deux corinthes sur une planche » devaient donner certainement quelque tablature aux fées qui les habillaient.

Toutefois, Mme Van Poppel n’affichait pas la moindre prétention, non plus que sa nièce Adolphine, bonne fille exubérante, ignorante de sa beauté, qui ne vantait jamais ses atours, encore qu’elle fût en train de chiffons, comme toutes les femmes.

Mme Posenaer avait revêtu sa robe si impatiemment attendue. La couturière, qui ménageait cette bonne cliente, l’avait apportée elle-même à quatre heures afin d’y pouvoir faire tout de suite les retouches nécessaires. C’était une robe de soie gris de perle, rayée, dont le corsage, qui laissait le col à découvert, moulait le buste en perfection, telle une seconde peau moirée et vivante. Les manches, de même soie mais tailladées sur fond blanc, s’enflaient énormes aux épaules, puis s’amincissaient graduellement sur l’avant-bras pour s’épanouir autour du poignet en fraîches valenciennes. À la taille, une large ceinture vieux rose, agrafée d’une grande boucle Louis XV.

Ainsi parée, coiffée d’une paille bien croquée en forme d’écaille, toute fleurie d’églantines et de clématites, Mme Posenaer, avec son teint de