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Page:Courouble - La Famille Kaekebrouck,1902.djvu/219

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LA VENGEANCE DE Mme POSENAER

biscuit de Saxe, semblait une jeune fille. Mais l’éclat de ses yeux changeants et ce triple collier de jolis plis que la maturité lui passait autour du cou, eussent dénoncé bien vite la femme à l’observateur tant soit peu perspicace.

La toilette d’Adolphine accusait moins de recherche. C’était une simple robe de foulard bleue à pois blancs, mais très bien ajustée à son buste plantureux qui reprenait les belles rondeurs que lui avaient un moment fait perdre des couches assez laborieuses. Par exemple, le chapeau, un peu vaste et trop surchargé de fleurs et d’oiseaux, marquait son « bas de la ville ».

Quant à Mme Pampelbergh, dont la face écarlate, vergetée de couperose, rutilait davantage encore sous les brides voyantes d’un chapeau scintillant de jais et de perles, elle crevait au pied de la lettre dans une robe de soie gris d’acier, couleur de rollmops, aux reflets aveuglants.

Sur sa gorge étalée et qui s’en allait houleuse, débordante, se répandre jusque sous les aisselles en expropriant les bras, un camée ovale, énorme, montait et descendait, tel un ponton sur la mer. Sanglée dans son corset, elle étouffait comme feu Mme Keuterings et geignait à tout instant :

— J’ai si chaud, n’est-ce pas ! Ça est pour mourir !