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Page:Courouble - La Famille Kaekebrouck,1902.djvu/220

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LA VENGEANCE DE Mme POSENAER

Enfin, Mme Van Poppel portait un costume de drap beige et un petit feutre noir à plume qui ne l’embellissaient d’aucune manière.

Or, il arriva que les dames, un peu lasses de filer ainsi des compliments pour elles-mêmes, sinon de les recevoir, se rabattirent sur la toilette de leurs proches voisines, ce qui augmenta l’intérêt de cet entretien.

Mme Rampelbergh se montrait naturellement la plus sévère de toutes :

— Mais voyez un peu cette vieille toupie, dit-elle, si ça est permis de se mettre en blanc à son âge !

Au milieu de ce bavardage, Mme Posenaer se demandait avec impatience comment elle obtiendrait enfin les confidences d’Adolphine sur le voyage de noce des époux Mosselman. Aussi, redoublait-elle de gentillesse à l’égard de la jeune femme, approuvant toutes ses remarques, vantant la sûreté de son goût, alors qu’elle était en réalité à mille lieues de ce bruyant quinconce.

— Quelle joie, pensait-elle, si j’apprenais tout à l’heure, par un détail insignifiant pour tous, excepté pour moi seule, le premier désenchantement de ce traître…

Elle songeait depuis quelque temps à aiguiller