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LA VENGEANCE DE Mme POSENAER

— C’est vrai, interrompit soudain Kaekebroeck qui redoutait une étourderie de sa femme, je voulais apporter la lettre, mais nous avons dû si fort nous presser à cause du moutard… Je la prendrai avec moi samedi soir pour aller chez Rampelbergh.

— Ça va, approuva l’ancien droguiste, on la lira en société.

— Pour le moment, continua le père Verhoegen, ils sont encore en Suisse, mais ils partent demain pour Milan…

Mme Posenaer éprouvait un étrange malaise et le cœur lui battait violemment. Elle n’avait pas prévu que cette conversation pût la troubler si fort, après l’avoir si ardemment désirée.

Elle dut faire effort pour dire d’un ton d’indifférence que démentait l’émotion de son corsage :

— Oh, c’est un long voyage…

— Oui, reprit le cordier, il y a une bonne trotte, vous savez, d’ici en Italie… Mais ça n’est encore rien… C’est à Venise que je les attends. Ça doit être une drôle de ville où les rues ce sont des canaux et les vigilantes des gondoles…

— Moi, je me figure très bien ce que c’est, dit Rampelbergh que rien ne pouvait surprendre. Venise, c’est comme qui dirait l’ancien Bruxelles