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Page:Courouble - La Famille Kaekebrouck,1902.djvu/223

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LA VENGEANCE DE Mme POSENAER

quand la Senne coulait tout partout entre les straatjes. Le pont des Soupirs, ça est plus petit que le pont de la Carpe…

— Ça est facile à Venise, remarqua en riant M. Verhoegen, on ne doit pas arroser dans les rues…

— Eh bien c’est ce qui vous trompe, jeta soudain Kaekebroeck qui n’écoutait plus la musique depuis que les Guides exécutaient de gros pots-pourris, on arrose à Venise…

— Pas possible ! fit M. Posenaer.

— Mais si, on arrose, certifia Joseph, mais, comme de juste, pas avec de l’eau…

— Et avec quoi donc ? interrogèrent tous les amis vivement intéressés.

— Mais c’est bien simple, on arrose… on arrose avec de la poussière !

Cette saillie lancée d’un ton imperturbable égaya toute la société ; même les époux Van Poppel sourirent par-dessus leur timidité.

— Oeïe, confia Adolphine à ses amies, ça est un zwanzeur mon mari, vous savez ! Je dois rire quelquefois avec lui !

Et, sans se douter qu’elle enfonçait une nouvelle aiguille dans l’âme de Mme Posenaer, elle ajouta :

— C’est un bon pour aller avec Mosselman !