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LA VENGEANCE DE Mme POSENAER

ses louanges, le droguiste commanda le silence et déclara joyeusement que la séance était ouverte pour la discussion de l’ordre du jour : « le voyage à Heyst ».

Sans autres préliminaires, il prit la parole et préconisa la location d’une villa pareille à celle de Kaekebroeck, découvrant les avantages et surtout l’économie d’un phalanstère. Il parla avec éloquence et fit valoir en manière de dernier argument que les habitants des deux villas pourraient s’inviter mutuellement les uns chez les autres et donner des banquets profitables, ce qui ne serait pas une mince distraction les jours de pluie.

M. Verhoegen adhéra tout de suite à ce programme qui ouvrait devant lui de larges perspectives gastronomiques.

— Moi, je suis content, s’écria-t-il emballé, et vous Posenaer ?

Dans les pourparlers antérieurs, l’épicier, pressenti, s’était toujours dérobé soit qu’il en eût reçu l’ordre de sa femme, soit que la question le laissât encore très perplexe. Toutefois, on avait cru deviner qu’il penchait pour le séjour à l’hôtel. La table d’hôte n’offrait-elle pas à Mme Posenaer une belle occasion de parade ?